Contexte
En RDCongo, malgré la forte participation des femmes dans la vie active congolaise, les traditions patriarcales, préjugés sociaux et culturels ainsi que le fonctionnement des services publics ne reconnaissent qu’insuffisamment leurs droits. En terme d’inégalité de genre, le pays est classé 156e sur les 162 considérés dans le classement mondial.
Au regard de ces inégalités, les femmes et jeunes filles, fort dépendantes économiquement et socialement des hommes, sont exposées à des risques accrus de violence et ensuite de stigmatisation. Tous les indicateurs abordant la thématique du genre sont inquiétants : la scolarité, la santé (maternelle ou reproductive, l’accès à des soins de qualité, la reconnaissance des besoins psychosociaux), l’accès aux facteurs de production pour l’activité économique, les violences dans les lieux de socialisation (violences physiques, harcèlement sexuel).
Si à Kinshasa (> 10 millions d’habitants), les comportements à risque liés à l’alcool, la drogue et le sentiment d’impunité mettent en danger la dignité et la vie de la femme dans l’offre de service en santé ainsi que dans l’éducation, d’autres facteurs aggravants viennent s’ajouter au Nord-Kivu par la présence de plus d’une centaine de groupes armés et leurs violences spécifiques sur les femmes.
Cette situation dramatique se transmet entre générations et les jeunes hommes, dans un contexte déstructuré, adoptent des cultures du risque et de la virilité qui renforcent ces situations et ces dynamiques négatives.
La situation est donc systémique et ancrée dans les milieux familiaux, scolaires, professionnels, sanitaires.