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16/01/23

Une approche d’ONG universitaire

En tant qu’ONG, nous nous voyons souvent renvoyer la question : mais qu’est-ce qu’une ONG universitaire ? S’il n’existe pas de défi­nition officielle, nous vous partageons ici la manière dont nous formalisons notre vision au Kongo-Central.

Lors de la formulation du présent pro­gramme, nous avons choisi de formaliser nos objectifs vis-à-vis de la cocréation de la manière suivante : « Les apprentissages, innovations et bonnes pratiques, font l’objet de systématisation, d’études ou de re­cherches-actions qui sont diffusées en vue de leur valorisation interne et externe ».

En effet, nous travaillons activement à la cocréation des savoirs, mais aussi à la ma­nière dont ils sont utilisés et valorisés. Pour cela, nous avons mis en place une politique interne structurée autour de 4 actions :

  • Soutenir la co-construction des connais­sances et d’approches innovantes ;
  • Promouvoir la systématisation et la diffu­sion des savoirs pour renforcer le transfert de connaissances ;
  • Valoriser les apprentissages croisés pour améliorer continuellement nos interven­tions ;
  • Sensibiliser, stimuler et accompagner les changements sur le terraine.

Nous disposons pour cela de plusieurs stratégies et outils, notamment : l’accompa­gnement de nos actions et nos recherches par un comité scientifique, l’utilisation du diagnostic agraire comme outil d’analyse systémique pour comprendre  nos  terri­toires d’intervention, et la collaboration avec les universités locales qui permet, elle, d’impliquer les étudiant·es, chercheur·ses et enseignant·es.

UN COMITÉ SCIENTIFIQUE MIXTE POUR COORDONNER LA RECHERCHE

Ces dernières années, nous avons eu de nombreuses collaborations fructueuses, tant avec nos partenaires universitaires qu’avec les institutions de recherche nationales et internationales. Jusqu’il y a peu, la plupart des recherches étaient liées à des besoins ponctuels. Nous avons repensé et structuré notre approche, pour aboutir aujourd’hui à une réelle stratégie commune et une vision réellement partagées, qui prennent pour point d’ancrage le comité scientifique. Ce pas en avant était également une néces­sité au vu de la multitude et de la complexité croissante des sujets à étudier.

Le comité scientifique assure donc la coordination des sujets de recherche et des activités sur le terrain qui y sont liées. Il a également un rôle essentiel pour garantir l’intérêt et l’adéquation des thématiques de recherche avec les besoins réels des communautés locales. Il est ensuite utile de veiller à la qualité des travaux réalisés, tâche qui entre dans ses attributions.

C’est depuis le 29 août 2022 que le comité est actif, réunissant plusieurs partenaires dont l’INERA Luki, l’ICCN, l’ERAIFT, l’Université Joseph Kasa-Vubu et l’Agroecology Lab de l’ULB. La première réunion a posé les bases et confirmé les principes d’action. Elle a aussi été l’occasion de lancer une première tâche à réaliser : une cartographie des recherches actuelles et à venir dans les deux aires pro­tégées, mais aussi plus largement à travers d’autres parties de la province du Kongo­-Central, pour autant que ces thématiques de recherche aient trait aux thèmes que nous explorons.

LE DIAGNOSTIC AGRAIRE

Le diagnostic agraire est un excellent outil de travail qu’emploie ULB-Coopération, ONG universitaire, pour étudier les territoires dans lesquels elle opère. Il permet d’acquérir une connaissance fine de la situation initiale, prenant en compte diverses dimensions d’un environnement ou d’un problème, pour permettre ensuite de construire différentes solutions adaptées aux besoins et attentes des populations.

C’est grâce à cet outil que nous avons défini puis affiné nos études sur le fonctionnement de l’agriculture, dans toute sa complexité (technique,  économique,  environnementale et sociale), tant à Luki qu’au Parc Marin des Mangroves. Outre sa multidisciplinarité, recourir au diagnostic agraire permet un travail participatif ; nous faisons en effet appel à une multitude d’acteurs·trices dans les différentes étapes de sa réalisation : nos partenaires, les représentant·es des services et institutions publiques, les étudiant·es des universités locales… 30 de ces dernier·es, de l’Université Joseph Kasa-Vubu de Borna, ont ainsi largement contribué aux travaux de diagnostic agraire  approfondi réalisés dans le territoire de Moanda, dans le cadre d’un stage.