Covid 19, Adaptations Différenciées
04/09/20

Covid-19, adaptations différenciées

À tous les niveaux, nos équipes, nos partenaires et les bénéficiaires s’adaptent autant que possible aux conséquences présentes et à venir de la crise COVID-19. Selon les contextes socio-économiques, les changements requis pour diminuer la propagation du virus sont plus ou moins réalisables.  La solidarité s’organise !  Pour y participer, nos projets se voient partiellement modifiés.

Au Burkina Faso, depuis le 21 mars dernier, le couvre-feu a été instauré. Les regroupements de plus de 50 personnes sont interdits.  Les deux aéroports principaux, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, sont fermés aux vols commerciaux.  Les frontières terrestres et ferroviaires sont également fermées (hormis pour le fret).  Les événements culturels, sportifs, politiques, religieux sont annulés.  Cette crise COVID-19 s’ajoute à un paysage déjà particulièrement meurtri depuis plusieurs longs mois de crise humanitaire, conséquence des attaques terroristes se répandant de plus en plus dans les provinces du pays. Notre équipe à Ouagadougou fait du télétravail, les partenaires s’adaptent afin de continuer autant que possible le soutien aux populations.

Au Sénégal, le Gouvernement a aussi décrété l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire, comprenant un couvre-feu, l’interdiction de toutes les manifestations publiques, la suspension de l’enseignement dans les écoles et universités, et le renforcement de la protection des personnels de santé, de sécurité, de défense et de secours mobilisés. Chaque ONG partenaire applique les mesures d’hygiène requises, certaines mettent en place des actions de sensibilisation spécifiques.

En RDC, la ville-province de Kinshasa compte de 12 à 15 millions d’habitants, dont la plupart n’ont pas d’accès à domicile ni à l’eau, ni à l’électricité. Les déplacements quotidiens, dans des conditions de promiscuité contraires aux règles de distanciation sociale, sont nécessaires pour assurer la confection des repas, et les petits boulots dans la rue sont légion. Les mesures de confinement ont été suspendues peu après avoir été annoncées par les autorités, elles avaient en quelques heures fait augmenter drastiquement les prix des denrées alimentaires. Là aussi, notre équipe télé-travaille et mène une réflexion sur l’adaptation pertinente de nos projets actuels.

À Goma, zone frontalière du Rwanda, ébranlée depuis plusieurs décennies par des crises diverses, groupes armés multiples, éruptions volcaniques, épidémie d’Ebola, la population s’adapte une fois de plus aux mesures de protection imposées.  Notre équipe collabore avec les autorités et les autres acteurs à l’élaboration d’un plan d’action.  Nous réorienterons une partie de nos actions pour pouvoir prendre part à sa mise en œuvre, en particulier dans le cadre de nos appuis à l’hôpital provincial, à la division provinciale et au centre de formation.  Des moyens sont, à titre d’exemple, déjà mis à contribution pour élaborer des vidéos de sensibilisation des populations.

En Belgique, malgré les indications de confinement, les chargés de projets continuent à soutenir quotidiennement nos collègues et partenaires pour co-construire les réponses les plus adéquates.  Nous avons notamment mis en place un espace de partage où toutes les informations utiles (articles scientifiques, protocoles, patron pour masques, plan pour visière 3D…) sont à disposition de nos équipes et partenaires.  Nos activités de sensibilisation aux thématiques de solidarité internationale (ECMS, éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire) sont suspendues, et cèdent aujourd’hui le pas à des réflexions sur l’amélioration de ces actions, mais aussi sur les conséquences à plus long terme de cette crise COVID-19, sous l’angle de possibles changements de société…

Partout, des initiatives solidaires se mettent en place. À l’ULB, l’hôpital d’Erasme, ULB engagée, ou encore le FabLab et ses masques de protection à imprimer en 3D en sont quelques exemples.  Au niveau individuel, nous avons reçu un don de tests de dépistage pour soutenir l’hôpital provincial du Nord-Kivu.  Chacun, chacune, à notre échelle, pouvons contribuer activement à lutter contre cette pandémie.