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10/05/17

Autonomisation d’une approche filière au Cameroun

ULB-Coopération mène depuis 2008 plusieurs projets à caractère social, économique et environnemental à Dschang, dans l’ouest du Cameroun. 9 ans plus tard, des changements concrets se sont progressivement opérés au sein des populations bénéficiaires, tant au niveau de leur approche de gestion des ressources naturelles communes qu’au niveau de la dynamique économique locale.

Le constat de départ

Dans cette région du Cameroun aux terres fertiles, au climat tempéré et plutôt favorable à l’agriculture, la pauvreté reste prégnante. Depuis la chute des prix du café et de cacao, les principales sources de revenus sont l’artisanat et l’agriculture. Les cultures maraichères et notamment celle de la production de pommes de terre, aliment particulièrement apprécié dans l’ensemble du pays, constituent les nouvelles sources de revenus. Cependant, ces cultures représentent aussi une menace pour les bas-fonds, principalement constitués de raphiales. La raréfaction des terres, dues notamment à la pression démographique en est la principale cause.

Notre apport

ULB-Coopération, dans ses volets « gestion des territoires et des ressources » et « appui à l’entrepreneuriat », a appuyé dans un premier temps la filière de la pomme de terre et ensuite la filière du raphia. L’objectif était de favoriser des modes d’exploitation durable, et la création de meilleurs revenus.

Concernant la filière du raphia, le processus a impliqué de recenser les métiers qui la compose, de les professionnaliser, de créer des synergies, de sensibiliser à une nouvelle approche d’exploitation durable des ressources, de former, et enfin de créer des opportunités commerciales. Le GADD (Groupe d’appui au développement durable), était le partenaire camerounais pour mener à bien ce projet, en concertation avec les autorités locales.

À l’issue de ce processus, ce sont une vingtaine d’agriculteur·trice·s qui sonnent tous les matins le départ d’un circuit socio-économique dynamisé, constitué d’hommes et de femmes porteurs d’activités socialement rentables.

54 familles d’artisan·e·s et d’agriculteur·trice·s sont directement impliquées et plus de 1200 habitant·e·s en ressentent les bénéfices quotidiens.

Une approche transversale des métiers de la filière

Afin de relever le défi économique et de donner aux acteurs bénéficiaires les clés de compréhension de la démarche globale, la création d’une coopérative de travailleurs de la filière a été enclenchée.

Pierre, menuisier et président de la coopérative : « Avant, chacun de nous travaillions dans une démarche individuelle. Nous éprouvions de grosses difficultés financières et certains métiers étaient destinés à disparaître. Aujourd’hui, non seulement nous comprenons l’impact de notre travail sur les autres métiers, mais en nous mettant ensemble, il y a un vrai échange de compétences, nous augmentons aussi notre volume de production ainsi que la taille du marché ». Avec le GADD, de nouvelles places de marché ont été créées, les conditions de stockage, de conservation et de conditionnement se sont améliorées, la vente s’est professionnalisée. Dans un souci de transmission des savoirs, des ateliers spécifiques sont organisés auprès des élèves des écoles de la région pour les intéresser aux métiers de la filière.

L’eau potable

Le GADD a également supervisé la réalisation de plusieurs adductions d’eau et la mise en place de structures de gestion villageoise. Plusieurs milliers de personnes ont ainsi bénéficié d’un accès amélioré à l’eau potable.

Et demain ?

Le GADD souhaite relever de nouveaux défis : promouvoir l’agriculture biologique, améliorer l’employabilité des jeunes… Tout en poursuivant un suivi rapproché aux entités économiques initiées lors des précédents projets.