Centre Médicalisé
16/06/19

À Goma des centres de santé médicalisés urbains pour répondre aux besoins de la patientèle

Une urbanisation galopante qui s’accompagne de défis sanitaires majeurs…

Selon les Nations Unies (2017), la République Démocratique du Congo et l’Éthiopie figureront, d’ici 2050, parmi les 10 pays les plus peuplés du monde. En outre, c’est également l’Afrique qui connaîtra, dans les prochaines décennies, le plus important accroissement démographique urbain. Ces phénomènes de croissance démographique et d’urbanisation galopante s’accompagnent de défis sanitaires majeurs. En RDC, les défis sont d’autant plus importants que les études révèlent un niveau particulièrement élevé de précarité socio-économique des populations, une mauvaise qualité des soins et l’inadéquation des services de santé par rapport aux besoins et aux attentes de la patientèle urbaine.

Une recherche-action pour réfléchir à la réorganisation des soins de santé en milieu urbain…

Dans ce contexte et pour donner suite à une demande du ministère de la santé, une recherche-action a démarré à Goma, dans le cadre de notre projet PADISS. Les résultats obtenus seront remis au ministère et contribueront à la réflexion entamée dans le pays sur la réorganisation des soins de santé en milieu urbain.

Concrètement, deux centres de santé médicalisés urbains (CSMU) ont été créés. Rappelons qu’en RDC, le personnel médical présent dans les centres de santé de proximité est uniquement composé d’un·e infirmier·ère… L’absence de médecin et d’autres représentants du corps médical contribue au déficit de qualité des soins. Les CSMU, au contraire, sont composés d’une équipe pluridisciplinaire : on y retrouve un médecin, deux infirmiers, un kinésithérapeute et un assistant social chargé de faire lien entre la structure et la communauté. L’accent est mis sur une prise en charge globale du malade mais aussi sur une approche humaniste des soins. On considère le patient ou la patiente comme un partenaire de soins, avec qui il est nécessaire de dialoguer pour trouver des solutions au problème rencontré. Avec ces CSMU, c’est un véritable changement de paradigme qu’on opère : on s’intéresse au patient dans sa globalité, non plus uniquement à la maladie, et on le considère comme réel partenaire.

Des patient·e·s satisfait·e·s…

Depuis l’ouverture de ces centres, la fréquentation n’a fait qu’augmenter. Les patients se sentent très bien accueillis et pris en charge, comme le révèle le témoignage de cet homme de 70 ans qui se rend au centre pour des services de kinésithérapie : « J’apprécie ces soignants. Ils ont de l’amour, beaucoup d’amour. Ah, ils sont vraiment accueillants ! ». Impression similaire pour cette femme de 38 ans : « Quand vous arrivez, le médecin vous pose de bonnes questions : comment vous sentez-vous ? cela fait combien de temps ? quels médicaments avez-vous pris avant d’arriver ici ? Vous sentez qu’il est vraiment soucieux de votre maladie et qu’il n’est pas pressé de recevoir une autre personne ». 

Hélène Lambert, anthropologue, assistante technique du projet PADISS

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