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11/08/25

4e comité scientifique : la plus-value d’une ONG universitaire

© Photo Corentin Hecquet

Du 16 au 18 juin 2025, l’équipe d’ULB-Coopération au Kongo-Central a organisé, avec l’appui de l’UNESCO, du WWF, de l’INERA (Institut National des Études et Recherches Agronomiques) et de l’ERAIFT (École régionale post-universitaire d’aménagement et de gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux), son 4ème comité scientifique.

Cet événement visait à poursuivre le travail entamé depuis 2022 sur la gestion et la coordination des actions et des recherches menées dans le Parc Marin des Mangroves (PMM) et de la Réserve de Biosphère de Luki. En effet, ce comité scientifique est né du besoin de plusieurs organisations actives dans la région, de faire le lien entre les recherches et les projets de conservation et de coopération au développement.

Créé en 1992, le parc de 768 km², situé à l’embouchure du majestueux fleuve Congo, est soumis à d’intenses pressions entre une intensification de la pêche artisanale et industrielle ; l’installation d’un port en eau profonde qui contribuera à l’importation de produits transformés et l’exportation de matières premières ; la pollution du fleuve (plastiques, pesticides, ..) ; un trafic de pétrole depuis l’Angola ; un déboisement par les population locale pour la transformation et la commercialisation de charbon de bois à destination de la capitale ; une pression foncière et enfin, un sol peu fertile pour l’agriculture.

Ce 4ème comité scientifique avait pour thématique la gestion durable des ressources naturelles de la zone côtière et des mangroves de la RDC. Les présentations, échanges et visites de terrain avaient pour objectifs de dresser un état des lieux des ressources naturelles, d’aborder les défis touchant le PMM et les communautés de pêcheurs, mais aussi d’échanger sur l’implication communautaire dans la conservation et la gestion des ressources naturelles. Le Comité Scientifique a également permis d’identifier les recherches prioritaires, notamment pour permettre au PMM de mieux cibler ses actions de conservation.

Pour le Dr. Chantal Shalukoma, directrice scientifique de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), si le PMM est encore vivant, il est urgent d’amplifier les mesures de préservation en impliquant d’avantage les populations. Lors du comité, l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique, a également annoncé que le PMM allait recevoir un appui pour le Monitoring des services écosystémiques dans les aires protégées, via leur programme CEBioS.

Si des activités de restauration et de conservation sont nécessaires pour protéger la mangrove, il est aussi primordial de proposer des alternatives aux communautés impliquées dans les activités dommageables pour l’environnement (déforestation, pêche illégale et braconnage). Après avoir réalisé un diagnostic de la production agricole et des activités économiques, ULB-Coopération a identifié que les jeunes hommes étaient les principaux responsables de ces dégradations. L’ONG appuie donc le développement de filières et d’activités génératrices de revenus qui correspondent à leurs besoins (revenus rapides et constants toute l’année), comme des activités agricoles à cycle court qui ont démontré une rentabilité supérieure par rapport à la fabrication de charbon.

Ce petit exemple met en avant le lien entre production de connaissances, activités de recherches et action de terrain. Pour ULB-Coopération, en tant qu’ONG universitaire, s’appuyer sur les connaissances, y compris des populations, permet de soutenir avec justesse le renforcement des capacités des communautés et d’accompagner le processus de production jusqu’à la commercialisation.

C’est dans ce sens que le comité scientifique constitue un espace offrant la prise de distance nécessaire à une action de terrain affutée. ULB-coopération facilite la circulation entre connaissances scientifiques, connaissances profanes et action de terrain.

Corentin Hecquet – Université de Mons, Service Relations Internationales, chargé de relations entre l’Université et Ucoopia