Volcan Goma
18/10/18

Goma, entre beauté et danger

Un environnement naturel inhospitalier

À Goma, la terre est rocailleuse et arbore la couleur des cendres. Au nord, le volcan Nyiragongo, du haut de ses 3470 mètres, surplombe la ville. La journée, quand le ciel est dégagé, il apparaît fumant, tandis que le soir, on peut le voir rougeoyer. Ce volcan actif, est l’un des plus dangereux au monde. La dernière éruption a eu lieu en 2002 et les rivières de lave qui s’échappèrent du cratère ont alors détruit une partie importante de la ville.

Au sud, le lac Kivu est majestueux. À l’heure du crépuscule, le soleil descend doucement dans le ciel, saupoudre le lac de paillettes dorées avant de disparaître derrières les montagnes bleuâtres. On pourrait passer des heures au bord de ce lac, à le contempler. Lors des nuits noires, le ciel se confond avec l’eau et l’horizon disparaît. Malgré cette beauté époustouflante, le lac Kivu recèle en son sein une grande concentration de méthane et de dioxyde de carbone. Si ces gaz venaient à s’échapper, suite à un tremblement de terre ou à une éruption volcanique, toute la population environnante serait asphyxiée.

Des conflits meurtriers et une misère frappante

Dans cet environnement naturel inhospitalier sévissent des conflits extrêmement meurtriers. Cette instabilité résulte d’un processus complexe et ancien, dont fait partie la deuxième guerre du Congo : conflit le plus meurtrier depuis la Seconde Guerre mondiale. Au total, entre 3 et 6 millions de personnes ont perdu la vie, en raison des violences perpétrées, de la famine et des maladies qui en ont découlé. Ces violences furent (et sont encore dans certaines zones) effroyables et le viol utilisé massivement comme arme de guerre.

Aujourd’hui, la misère est frappante à Goma. Il suffit de s’éloigner du centre et des quartiers huppés situés au bord du lac pour se retrouver dans d’impressionnants bidonvilles. Avec les différentes vagues migratoires dues aux conflits, la ville n’a cessé de croître. Une partie des gomatraciens sont des réfugiés de guerre qui essaient, tant bien que mal, de se débrouiller. Leurs revenus, extrêmement faibles, ne permettent, que rarement, de répondre aux besoins essentiels de leur famille.

Des problèmes de santé nombreux

Les problèmes de santé sont nombreux au Nord-Kivu : le paludisme, la malnutrition, la mortalité maternelle et infantile, le VIH, ou encore les fistules obstétricales. La gravité de la situation s’explique, notamment, par les conditions de vie précaires de la population et par le sous-financement du secteur de la santé.

En raison du coût élevé des soins, la plupart des personnes n’ont pas accès ou n’ont qu’un accès restrictif aux structures de santé. À cela, s’ajoutent les problèmes liés à la mauvaise qualité des soins, ainsi qu’une perte de confiance généralisée envers le système de santé.

Notre travail

C’est dans ce contexte que nous travaillons, pour améliorer la qualité et l’accessibilité aux soins, à Goma et au Nord-Kivu. Le projet PADISS, financé par l’Union européenne et la Coopération belge au Développement, a débuté en mars 2017. Il s’agit d’un projet ambitieux qui, grâce à une équipe très investie, avance à grands pas.

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