Genre
08/05/17

Genre et changement climatique

Plateforme BE-Gender : Les connaissances des femmes au service de la lutte contre le changement climatique

Dans le but de contribuer à une meilleure prise en compte de la dimension de genre dans les politiques de coopération, la plateforme BE-Gender, dont ULB-Coopération est membre, élabore des études, des propositions et des notes de positionnement. Cette plateforme accompagne le Conseil Consultatif Genre et Développement, qui est chargé de fournir des avis en la matière au Ministre de la Coopération.

Le 26 octobre dernier, la plateforme organisait une conférence sur le thème « genre et changement climatique ». Voici les éléments de sa note de position, remise au gouvernement belge pour la Conférence Climat de Paris (COP21).

Les femmes jouent un rôle crucial dans l’alimentation et la sécurité alimentaire de la famille ainsi que dans la protection de l’environnement. Elles possèdent des connaissances précieuses dans le domaine de la conservation de la biodiversité et de la gestion durable des ressources naturelles. C’est pourquoi la plateforme Be-Gender appelle le gouvernement belge à :

  • promouvoir le rôle des femmes dans la lutte contre le changement climatique ;
  • renforcer la coopération entre les ministères de l’agriculture, du développement rural, de l’environnement et des droits des femme
  • faire participer les femmes dans le processus de négociations sur le climat ;
  • allouer un pourcentage significatif de fonds aux groupements de femmes qui œuvrent pour l’environnement.

Un projet d’agriculture biologique au Sénégal

Dans notre bulletin du mois de juin, nous décrivions les actions d’ULB-Coopération dans la région de Tambacounda (Sénégal) en collaboration avec Am Be Koun – Solidarités (ABK-S). Ce projet a pour objectif de contribuer au développement des communautés rurales de Koussanar, Sinthiou Malème et Niani Toucouleur par un appui au petit entreprenariat visant l’amélioration de la sécurité alimentaire des hommes et des femmes. Cela passe entre autres par la construction d’infrastructures hydrauliques, une dotation en matériel et un renforcement des capacités, à la fois dans les techniques de production biologique et dans les techniques de transformation et de conservation des produits.

Les groupements d’intérêts économiques (GIE) féminins que nous y soutenons produisent, transforment et commercialisent des produits agricoles biologiquesLe lien que ces femmes entretiennent avec le changement climatique est double. D’une part, elles en ressentent les conséquences immédiates sur leur environnement à travers la baisse des précipitations, la sécheresse et les températures élevées qui rendent la production agricole particulièrement délicate. D’autre part, elles agissent directement et durablement sur l’atténuation des effets néfastes de l’agriculture sur l’environnement :

  • en favorisant l’agroforesterie avec l’utilisation d’arbres fertilitaires dont l’activité enrichit la couche arable. Ceci permet dès lors de lutter contre l’appauvrissement des sols et d’augmenter les rendements de la production agricole. La plantation d’arbres permet quant à elle de lutter contre la désertification.
  • en utilisant des bio-pesticides. La production et le transport de pesticides chimiques a un impact sur l’émission de gaz à effet de serre, tandis que leur utilisation peut répandre dans l’air, dans l’eau et dans les sols les substances toxiques qui les composent. Les bio-pesticides, quant à eux, utilisent les ennemis naturels des parasites de cultures (par exemple l’ortie ou la coccinelle contre les pucerons).

Le maraîchage et l’élevage soutenus par ABK-S permettent d’améliorer la sécurité alimentaire, de dégager un revenu et également d’offrir des produits issus de l’agriculture biologique sur les marchés locaux.