Construction-réhabilitation
13/03/18

Évolution des projets santé en RDC

En RDC, nos équipes conduisent actuellement deux projets, l’un au Nord-Kivu, l’autre à Kinshasa, qui visent à renforcer différents aspects du système de santé afin que celui-ci offre aux populations des soins de qualité et financièrement abordables. Ces projets démarrés en 2017 se termineront en 2021.

PADISS (Nord-Kivu)

PADISS est l’acronyme de « Projet d’appui intégré au système de santé ».  Il s’agit d’un vaste projet financé par l’Union européenne et la coopération belge au développement, dont l’impact à long terme vise potentiellement 7,6 millions de bénéficiaires. On le dit « intégré » car il agit simultanément sur plusieurs leviers : amélioration des infrastructures, équipement, approvisionnement en médicaments, financement des soins, formation continue du personnel, amélioration de la gouvernance et, en tant qu’ONG Universitaire, recherche sur l’organisation et les modalités de financements des soins. PADISS mobilise énormément d’acteurs différents, afin de parvenir à des changements structurels conséquents et durables. Début 2017, un atelier regroupant les parties prenantes a permis de partager et détailler les objectifs et la gestion pratique du projet. S’y sont notamment retrouvés, outre les équipes d’ULB-Coopération et ses partenaires belges, des membres de la Division provinciale de la santé (administration), les responsables médicaux et administratifs de l’hôpital provincial du Nord-Kivu et ainsi que des représentants des zones de santé.

En 2017, malgré un contexte fragile à l’équilibre incertain, les équipes ont réussi à réaliser plus de 80% des activités planifiées. Pour y parvenir, le travail technique mené par notre équipe locale, appuyée par des experts externes et les partenaires, a constamment été complété par un plaidoyer auprès des autorités provinciales qui n’ont cessé de soutenir le projet.

De grands chantiers de réhabilitation et de construction ont été réalisés, dans les zones de santé rurales et à Goma. Architectes et assistants techniques ont dû faire preuve de rigueur et créativité pour mener à bien l’ensemble des travaux et surmonter les obstacles rencontrés. Partout, la population locale a activement contribué à la réalisation des travaux.  Sur une année, ce n’est pas moins de 19 chantiers qui ont été ouverts (dont 9 sont pratiquement terminés) : 12 centres de santé, une maternité, trois pavillons de maternité pour les hôpitaux des zones de santé de Biena, Manguredjipa et Vuhovi, un centre de transfusion sanguine, le bureau de la zone de Goma et des extensions pour la Division provinciale de santé et son antenne à Butembo. Les activités d’appui à l’hôpital provincial du Nord-Kivu (HPNK) et à la Division provincial ont également débuté. L’hôpital a ouvert deux nouveaux services (ORL et néphrologie) et débuté son travail de réorganisation. Les premières études permettant d’élaborer de nouvelles propositions sur l’organisation des soins en milieu rural et  la mise en place d’un système d’assurance maladie obligatoire ont été lancées. Les résultats sont en cours de dépouillement. À toutes ces actions, qui seront poursuivies en 2018, s’ajoutera principalement la conception et la mise sur pied du centre de formation continue en collaboration avec Erasme-Coopération.

PADISS implique de travailler régulièrement certaines questions de gouvernance, au sein de  l’administration et d’établissements de santé, avec toutes les résistances que cela peut signifier. Par ailleurs, l’inscription du projet dans un contexte où règne toujours l’insécurité introduit immanquablement des ajustements continus de nos activités. Des questions très pratiques d’accessibilité aux chantiers de construction et de praticabilité des routes se posent au quotidien. Ces facteurs sont pris en compte, permettant d’adapter les activités en cours de manière régulière.

APPUI AU SYSTÈME DE SANTÉ À KINSHASA

À Kinshasa, ULB-Coopération, en collaboration avec les ONG Chaine de l’espoir et Chirpa, a mis en place un programme destiné à renforcer le système de soins de santé de la capitale en agissant sur trois volets. Le premier concerne la mise en place d’une plateforme d’échange de pratiques entre les hôpitaux de la ville.  Le  deuxième se focalise sur le fonctionnement de l’hôpital de Kintambo et le troisième touche aux soins de premier niveau.

Renforcement de la plateforme hospitalière de gestion

La plateforme hospitalière réunit plusieurs hôpitaux publics et privés, dans le but principal de permettre à ces établissements d’échanger sur les bonnes pratiques du métier, de mettre en place des projets d’amélioration des soins et d’organiser des formations.

L’année 2017 a principalement été consacrée à la mise en place de la plateforme, à son organisation pratique et administrative.  Les statuts et le règlement d’ordre intérieur ont été élaborés.  50 cadres des hôpitaux ont été formés à l’identification et la formulation de projet d’amélioration de la qualité.  Treize hôpitaux ont conçu des projets d’amélioration.  Après un processus de sélection mené par les pairs,  les projets de trois hôpitaux (hôpital de Ngaliema, hôpital de Kisantu et Cliniques Universitaires de Kinshasa) ont été financés par le projet. 2018 permettra de mesurer les résultats obtenus et d’élargir le processus à d’autres hôpitaux.

Renforcement de l’hôpital de Kintambo

Comme les années précédentes, outre l’aide matérielle et financière apportée, les assistants techniques ont poursuivi leur appui pour améliorer l’organisation et la qualité des soins au niveau de  l’hôpital. L’équipe de l’hôpital a été spécifiquement encadrée, avec l’appui du coordinateur de la plateforme hospitalière, dans l’élaboration et la mise en œuvre de projets en matière de qualité.

Recherche-action pour la mise en place des soins de 1er niveau

Une importante réflexion a été menée sur l’ajustement entre les besoins rencontrés par les populations et les soins réellement offerts aux patients dans les centres de santé (on parle de « soins de 1er niveau » ou de « soins primaires »).  Vu l’urbanisation intense actuelle, l’organisation des soins à ce niveau doit en effet être adaptée pour ne pas engorger les hôpitaux, dont le rôle est de prodiguer des soins plus complexes ou plus approfondis.